L’arrêté du 18 Juillet 2019 a porté création de « l’assistant immobilier » Décryptage de la professionnalisation de ce métier en quelques lignes.
Quelles sont les caractéristiques de ce métier ?
Le législateur a prévu 3 blocs de compétences suivants :
– Assurer les opérations administratives liées aux transactions immobilières de vente ou de location ;
– Prendre en charge les activités liées à la gestion locative d’un bien immobilier ;
– Participer aux opérations courantes de gestion d’une copropriété.
Les compétences de l’assistant immobilier sont sanctionnés par » des certificats de compétences professionnelles (CCP) dans les conditions prévues par l’arrêté du 22 décembre 2015 susvisé« .
Que dit le texte ?
Le texte décrit tout d’abord l’environnement professionnel : codifié, et entouré de professionnels relevant d’une profession réglementée. A ce titre, il doit maintenir le niveau de ses connaissances réglementaires en assurant en continu une veille juridique relative au secteur de l’immobilier, afin de tenir compte des réglementations applicables et de leurs modifications.
Pilier de la structure et relais de l’information, il prend en charge l’assistanat juridique, le traitement administratif des opérations liées à la transaction, à la gestion locative et au syndic de copropriété et assure la liaison avec les clients et les partenaires, dans le respect des échéances et de la réglementation en vigueur.
L’assistant immobilier renseigne les clients, les oriente vers le bon interlocuteur en facilitant la relation avec les membres de l’équipe et les différents partenaires, dans une posture de service. Dans ses fonctions administratives, il facilite le travail de son responsable ou de l’équipe, en coordonnant les diverses opérations : il constitue et suit les dossiers administratifs des transactions, de location ou de syndic de copropriété, ce qui implique une appropriation adéquate des procédures en vigueur et une grande rigueur.
En agence immobilière, il gère la communication et la publicité des biens mis en vente ou en location (rédaction des annonces immobilières, mise à jour des sites, portails internet et réseaux sociaux…), organise les visites des biens et prépare le compromis de vente ou le bail.
En gestion locative, il est amené à prendre en charge le quittancement, les états des lieux d’entrée et de sortie, à suivre les éléments budgétaires liés aux décomptes de charges et à assurer les relances de règlements des loyers, jusqu’à la mise en contentieux. En syndic, il est en charge de la préparation des assemblées générales des copropriétaires, des ordres de service ou encore de la gestion des sinistres et du suivi de travaux.
Dans la limite de la délégation accordée par sa hiérarchie et selon l’organisation de la structure, l’assistant immobilier agit en toute autonomie et rend compte régulièrement.
En relation constante avec les partenaires professionnels de la structure (assureurs, administrations, organismes sociaux, notaires, prestataires de service, experts…) et les clients (vendeurs, acheteurs, propriétaires, locataires, bailleurs…), il organise ses activités en appréciant les urgences et les priorités.
Compte tenu de son niveau d’intervention, l’assistant immobilier a connaissance d’informations confidentielles qui requièrent de sa part des qualités particulières de réserve et de discrétion.
Le travail en réseau et les évolutions technologiques des outils de communication exigent une maîtrise des logiciels, outils et applications numériques liés au secteur de l’immobilier et une utilisation omnicanale des médias sociaux. L’assistant doit assurer de façon permanente une veille technologique pour rester opérationnel. L’emploi d’assistant immobilier nécessite toutes les qualités nécessaires à un poste d’assistanat classique : capacités rédactionnelles, courtoisie, rigueur, autonomie, efficacité, sens du relationnel.
Il exerce généralement ses missions de façon sédentaire dans une agence immobilière, un cabinet, au sein d’une entreprise d’administration de biens ou chez un bailleur social (du secteur privé ou du secteur public), dans un souci constant de l’application des réglementations et en respectant les délais exigés par les procédures.
Dans certains contextes d’emploi, il peut être amené à se déplacer de manière occasionnelle pour effectuer des visites de biens. Dans certaines structures et selon le secteur géographique, l’utilisation d’une langue étrangère (anglaise ou frontalière) peut être requise pour orienter et accompagner des interlocuteurs étrangers dans leurs démarches administratives.
L’emploi d’assistant immobilier s’exerce dans différents types d’entreprises privées (agences immobilières, syndics de copropriétés, administrateurs de biens) ou dans le secteur du logement social en établissements privés ou publics de tailles variées.
De quoi est-il exactement question ?
Sachant que la création du poste d’assistant immobilier diffère de celui existant de Secrétaire assistant immobilier classé au niveau 4, on comprend que l’assistanat en copropriété devient désormais une profession qualifiée à part entière : sur les 8 niveaux que comporte le cadre national des certifications professionnelles, l’assistant immobilier est de niveau 5 : autonomie, rigueur professionnelle et sens commercial sont mis en avant, redéfinissant les contours d’une profession qui jusqu’alors, se contentait de notions assez basiques.
Cette règlementation est la bienvenue et devrait être prochainement suivie de la parution du décret fixant la compétence professionnelle devant être justifiée par les personnes visées à l’article 4 de la loi Hoguet et l’article 9 du décret de 1972, à savoir « toute personne habilitée par un titulaire de la carte professionnelle à négocier, s’entremettre ou s’engager pour le compte de ce dernier ».
A suivre donc…
Pour voir l’arrêté in extenso, ici